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Po​é​sinutiles Vol​.​2

by Edgar Bori

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1.
De marbre ma foi en l’humain Coureur de courants d’air Multipliant sa masse Bras ferrés d’important Aux mains glacées Frappantes de pas d’allure Aux lèvres rudement sèches Affairées à compter Prises entre chien et loup D’avenir sans horizon À dresser des barrières Le long d’années-lumière Sa vue sombrant de hibou Après les pots cassés En siècles d’avancées en retard Qui saura raconter Aux autres nouveau-nés L’envie cadeau de vivre Ce privilège de vivre De rire La beauté de pleurer Meurtrie aux enfants fous Notre mère terre s’essouffle Le crie L’avenir heureux s’éloigne Il n’y aurait plus d’abri L’ère vitesse s’en porterait macabre Propulsée d’êtres aux écrans bulles de verre Flamboyante modernité Vois retomber en cette fin d’été La poésivernale
2.
Midi moins deux au cadran sans batterie Lui s’importance au rythme de ses cent pas Son téléphone non plus ne répond pas Il parle au vide s’enflamme il va s’y faire Toujours moins deux affichent les aiguilles Il gesticule et crache des fleurs séchées Il doit sentir ou voir la mort venir Dans son regard je lis le mot confus Ses pieds s’énervent ses doigts le bousculent Il a percé le fond de sa pensée Il n’est plus là son plancher bascule Qui s’en soucie il s’est classé perdu Midi moins deux toujours à chaque seconde Il se questionne sais-tu quelle heure on est L’itinérance a fait de lui personne Le sans-amour jamais ne l’abandonne Ça fait trois jours j’ai pas mangé Trois jours j’ai pas mangé Midi moins deux le retrouve écrasé Près des poubelles qui lui servaient d’abri Encore un tour de l’horloge arrêtée Un autre jour au milieu de la nuit Midi moins deux au cadran sans batterie Toujours moins deux affichent les aiguilles Ses pieds s’énervent ses doigts le bousculent Midi moins deux toujours à chaque seconde Midi moins deux le retrouve écrasé Ça fait trois jours j’ai pas mangé Trois jours Il parle au vide s’enflamme il va s’y faire Dans son regard je lis le mot confus Qui s’en soucie il s’est classé perdu Le sans-amour jamais ne l’abandonne Poésitinérant pied au piège exposé en détresse Au fond des villes ignoré jusqu’au sang Passant passé déchantant de promesses En prisonnier d’aiguilles étrangères au cadran Ça fait trois jours j’ai pas mangé
3.
Peut-être qu’à s’attarder aux fleurs Aux vagues que la mer abandonne Aux secondes arrêtées de lucioles On s’apprend hors du cadre des écoles Les chocs les tempêtes les éclairs Désarrois nés du sable dans les yeux Les automnes plus violents les hivers Et la peau en épave de pluvieux Peut-être sans la peur sans la quête imposée pour la gloire On échappe à voir mourir les feuilles et puis en terre les hommes S’éloigner des naufrages annoncés Respirer calme Rerespirer à l’oreille des colibris Solide non-tristesse d’un voeu coquille dévalant les ruisseaux Peut-être sans chercher On trouverait l’air d’encore Au grandiose s’avancer Chaque heure chaque minute chaque seconde Le vibrant saurait nous envelopper D’une poésinattendue dans ce monde Qui ne tient qu’à nous deux À nous deux d’enchanter
4.
Poésinnommable Que des hommes en santé si malades s’entretuent Que s’étalent leurs ripostes en bravades toréador Cracher droit dans les airs et vanter L’indifférente mise à mort Trôner l’or comme ultime intelligence Vicier l’eau pour la vendre Marteler les slogans pourris de sincéritude Multiplier les cacas posés chez la voisine Je reste en désaccord en plein centre d’achats comme à la place des arts étrangement assis Face aux parades de sourires satisfaits nobles pantins feints d’aisance Aux cravates au complet trempées de décadence Aux souliers si vernis brillants d’insensés sens Enflés d’imbu d’ego flouant la meute Forts des clôtures qu’est-ce qu’on y peut des perdants s’ils ont faim J’évade mon champ d’égout retiré en forêt Viols mensonges tricheries Dents trop blanches Montres et parures assorties en voyous Droits aux bagues sertis de souillures Silences en discours enrobés d’hypocrite Enrichis de conflits nourris d’enfants soldats Je sais pourtant tout ça Indignation révolte en sourdine d’utopies d’oser Cloué à réfléchir par où sortir du lot À part jeter la pierre du risque de déranger Me laisser démolir la laine sur le dos Au nez d’un bon repas qui s’additionne en mille Je me défile anguille et n’avance plus qu’au pas Poésinnommable Les ogres s’élèvent engraissés au mépris Leurs rouleaux compresseurs de crachats aplanissent l’urgence Et le pain débordant s’amoncelle en poubelles Plus de place à leur table suffisance De rage j’imagine comme tant d’autres fourmis J’imagine que les rois de ce monde au sommet Ont droit de vivre aussi Les changements de saisons reviennent en boucle au même Tomba tomba tomba les feuilles
5.
Il y avait dans l’air Un parfum de nulle part Un espoir attaché Une sueur divine Il y avait un désert Rempli de nénuphars Où vous êtes passée Lueur de la nuit fine Sans pourtant vous connaître Je cherchais à vous plaire Je perdais mes repères J’avais sûrement rêvé N’étiez-vous qu’une image Évoquée en ivresse Aviez-vous quelque câble Seriez-vous ma détresse Au moment de flancher Comme on renonce à vivre M’éloignant des abîmes Un grand vent s’est levé Balayant ce mystère Sirène de la mer D’un soleil au couchant Doux comme un rayon vert Laissant place au reflet La nuit m’a enveloppé Poésirréelle D’une main caressée Sans chair et sans prunelle Sans ego fracassé
6.
Poésizi 03:43
Poésizi Un plaisir en secret Imposant le grandir Côtoyé d’innocente découverte Vouloir et s’y voir y revenir Extase inexplicable Éphémère inlassable Marées de mystères Sensations à plein ventre Quand la gorge virant le regard à l’envers Emprunte à l’élévation superbe Le chemin d’aboutir Petit bout meneur d’hommes Comme un autre combat à finir Enseigné d’une honte À mon époque d’églises au Québec D’une tache à la gêne Il ne faut pas montrer ses foufounes aux passants Encore moins proposer Lorsque l’envie nous prend Son effluve associé D’un zizi s’imposant Un zizi maître à bord Du haut de ses quelques pouces Vivement qu’on le débarrasse D’une poussée malgré lui Affichant sa disgrâce Cette envie à calmer Ni passion ni pardon Délivré de sa cage Et retour au nivelé Lord d’exquises pulsions Implorant de terminer sa course Aveuglante obsession condamnée à l’usure Poésizi de rien Rien à voir à l’amour Débordant de bruits mûrs Brûlant qu’on en dispose Et que coule la sève
7.
Tendres reflets orangés À portée d’un lever de mère lune éclatant l’Atlantique Vivre les flots dégagés de tourments Sur la pointe des pieds Enveloppé de peut-être Enferrer le fragile J’envisageais l’avenir étincelé d’épaules pêches Arrimé au sensible qu’annonçait ton allure J’étais deux sur notre île à défier le courant De l’extase à l’ennui tout risquer Peu à peu déposer les gants blancs L’aube arriverait dans mille ans Avoir su qu’elle se pointerait avant J’aurais cerné le feu embellie sur l’hiver À tout le moins mieux dissolu mes chaînes Sans omettre d’élimer les tiennes États d’âmes à l’envers L’une heureuse l’autre en sang Quand l’armure ne suit plus qu’en sommeil courbatures Enlisé d’à quoi sert d’être au monde Si on ne peut qu’en amertume le quitter Désapprenant que le jeu en valait la chandelle Que la peine après nous faisait partie du jeu En pleine déferlante de nuits noires Balbutier phare éteint Emmêler les hiers aux demains Vaincu d’inénarrable En proue derrière au-dessus en dessous À quoi bon raconter En l’absence de lumière L’abondance des froids
8.
Oubliant sur la branche d’un érable Le papillon envolé Répéter haut et fort Rien ne se perd rien ne se crée Combien de chercheurs l’ont prouvé Brique après brique Gaspillage d’à vrai dire Gonflées d’à démolir Mille uniques vérités Scellées d’éternelles futilités Aux indéfendables certitudes granite Poésinébranlable Mastiquée au front de boeuf Affirmée en rut de piédestal Propulsée sans écoute Au regard hautain chargé d’impardons secs Poésinébranlable D’un savoir sang reptile Rien d’éclats ni pleurer À l’effarante conviction Cultivée de dents dures Triste poésinébranlable Triste coquelicot porté au veston de l’élite Triste rouge affirmé D’un malaise quelque part Aux artères bouchonnées en retrait Heureusement à l’instinct L’univers réconfort Solidaires solitudes Écrire d’une hallucinante fièvre Les remous d’incertains Débordés par la vie
9.
Un éclair annonceur de tonnerre L’ambiance est de brume Les lueurs inventées À pénétrer les sens Installé là profond Me regarde le frisson Malaxé d’un bruit lourd Un son sourd venu d’où la vie grogne Ce qu’on devine ce qui nous enferre Y voir presque clair Les images Un bouillon de matières Un bras musclé d’or Ou un cheval poisson Attelé à la nage Empiégé de raison En incrédule stoïque devant la scène Tout d’un coup se dissipe Toute trace se poussière On revient chaque chacun à sa place On reprend son bagage La lune reprend son vol La nuit ses étoiles Le désert ses brins de sable Déployés en mirages Quelques mèches cheveux blonds Au repos la carcasse d’un avion Raconte-moi ton regard Rude et bon à la fois Dessine-moi un mouton Fabuleuse insouciance me traversant garçon Sur la mare aux canards Tuant le blanc visant le noir Poésillusionniste Rossinantes envolées En souvenirs de mémoires trafiquées Vécus de si près Comme une main autrefois posée sur mon front
10.
De paraître sur un fil tendu de qu’en-dira-t-on Elle s’enrichit des masses Flamboyante aux plus faibles Elle couronne les rois Éprise d’un parler pièges D’enfermantes réflexions brèves De comptoirs qui s’aboient Elle étouffe le pardonnable S’avale de couleuvres mijotant à couvert Et s’attire l’eau de vies sirotées Des moutons accomplis Aux allures de crachats en esprit de bottine Engluée de raison Proclamant en armées Le même pas Elle s’éteint un matin dans la boue Simplement sans prévenir Comme la toux prise au chat Que la foule caresse Entrent au cirque du blabla bêtise et haine Poésidéereçue Sur un semblant de choix Déployée à tout va À péter Ils sont fous ces Chinois Quand j’entends du journal à la rue L’heure est grave Je répète L’heure est grave sur tout N’en parlons plus
11.
Poésigloo 03:45
Il y avait à portée hordes de caribous L’ours blanc L’otarie Le narval Les loups Multitude de poissons en multiples espèces Bien sûr l’incontournable froid que la neige a neigé Magnifique territoire en étoiles aux hivers soleil couché Aux étés sans nuit pleine Les traditions du nord au grand nord d’Amérique Sapées d’industririens au sans foi mensongeant les avancées nouvelles Peu à peu s’amenuisent les glaciers en chimères Peu à peu de géant à petit malgré lui l’Inuit a perdu du terrain Un humain loin de nous Bafoué en survie Du revers d’un balai Un humain sous le tapis à ravaler la grogne Liberté entachée En accents de Wagner Les magnats de la mine du pétrole Du forage des affaires Ne s’embarrassent pas des chemins millénaires Ils avancent compressés De champagne et d’exploits L’inattention faste d’inactions converties en actions d’actionnaires Qui balancent en sincère Faut c’qui faut à quoi bon La droiture des mordus Au profit des voyous Poésigloo Au pays d’il est tard S’accélère ta fonte Le pergélisol essaimera sa musique La tempête échouera sa colère Modes ancestraux en berne Peu importe le coût S’effrite le respect L’inventeur de l’igloo Batailleur de nature Survivant aux hivers d’une époque L’Inuit nous rappelle que les larmes Versées par ses pères Annonçaient des chaleurs Droit venues des enfers
12.
Poésinuit 02:35
Gardien des aurores boréales Du sourire essentiel où survivre parle d’art Semeur de légendes courageux loin des arbres Débrouillard conteur chasseur ingénieux Attaché à l’immense qui attend patiemment à l’abri Des tempêtes Toi qui sous les étoiles habilles la solitude L’habites la vénères Toi que je ne connais qu’aux yeux de reportages Qui ont teinté de blanc l’horizon de ma vue Toi qu’on soi-disant civilise à coups d’effaces Qui se cherche en requêtes d’un sens à son village Il me faut que tu saches Que malgré la bêtise aujourd’hui à la page Je crois saisir un brin Avec quelle tristesse Ta vie avance en gris nourrie de désarroi Poésinuit un troublant dimanche j’espère te rencontrer Ailleurs qu’en désespoir vêtu de centre-ville Dans ton pays du large que chante encore le vent Et si du regard tu me permets d’approcher J’aurai le privilège de te serrer la main Au nom de ceux des miens qui n’ont su s’excuser
13.
Poésidiote 03:02
Elle parle parle N’a pourtant rien à dire d’elle Répète les mots des journaux Souris quand la question qu’on lui pose S’éloigne des recettes toutes faites Elle a peine à exposer sa peine Se sent toute seule au clair de lune Et se requinque en relisant Pour la centième fois L’amour fragile vivant au temps des rois L’avant l’après lui sont pas mal égal Le temps présent pour l’instant lui fait mal Elle a perdu le sens de l’émerveille Et elle s’endort attendant le réveil Poésidiote les mots ont-ils un sens Ou les églises ou les bombes atomiques Quand on s’enferme en oubliant la porte C’est qu’on arrive à jamais s’en sortir Elle parle parle N’a pourtant rien à dire
14.
Poésillettrés Est-il besoin de maîtriser sa langue Pour exprimer limpide ou sans faute par écrit Les sentiments profonds indélébiles et d’ancre Le chien aboie devant lui un bébé pleure Les baleines n’ont rien appris des lettres de l’alphabet Leur poésie s’entend malgré l’urgence Est-il besoin de ternes voies d’azurs décrépits de visions sans ouverture De gris et d’effrois durs Nos villes morcelées parsemées d’illusions D’une ignorance à se tendre la main L’insensé sens en cercles protégés De hamsters proclamés en perroquets enroués Au dernier des étages s’avancent Les véritables poésillettrés Pointillés enflés de voie lactée Monuments cimetière de l’auto suprême intelligence Si les puissants ont appris à parler Farcis de farces en promesses remâchées Articulés de stratégies sondées C’est en discours de plumes de nègres cultivés Désinvolture en poudre de canon saveur de fraises Chaux sur massacres épandue aux nations Haine religions camouflées en filous Et pieux et mensonges et morte séduction Insidieuse langue de dodo l’enfant do D’or enveloppé de zéros par millions Accordez-moi votre confiance lançait en ses jurons Le bon curé du haut de sa bonne chair Prêchant en vers et contre tous les diables Bague arborée tenant son ventre rond Pour sa paroisse la compassion à combattre la misère Poésillettrés Aux silences d’aplomb Aux petits pois de tonnes de pollution Pairs des désillusions
15.
Poésimmondes Flaques océanes d’humiliés Aux dérives des vainqueurs du moment Une liste trop longue d’annuaires téléphone Trop connues trop étendues Trop peu rentables vu le manque d’intérêts Les poésimmondes défilent Ma réflexion en images fabriquées s’embourbe Insecourables Auschwitz Bangladesh Rwanda Fanatisme religions dictateurs populaces Sous l’empire esclavage harcèlement convoitise Portions bêtise de notre dite humanité Au nombril arriéré à l’écran À l’empressement d’autruche gros cul petite tête Prête à tout pour un carré de sable Au sucré à la réaction tue Au nez finement bouché À l’âme fatiguée Des portraits de noyés Combles de dos tournés Banques d’impropretés D’eau plus chère que le pétrole Politiques de gestion populaire en jachère À vil prix Mégacirques mégafoires Mégatonnes atomiques Une seconde d’attention déviée sur le rire La parure Le pas si peu souvent profond Est-ce la faute du trop riche Si en batterie s’empilent les pauvres Ou la peur des trop pauvres Si s’enferment les riches Pris d’un luxe à défendre Poésimmondes en partie d’échecs En partie témoignantes de nos pôles imbriqués Nord ou Sud d’une changeante planète Où l’humain se ruinerait aux jeux du un pour cent Se nommant roi et maître de pouvoir débaucher La beauté d’être au monde Dans un monde de beautés
16.
Poésicare 03:41
Aller plus haut Voir grand les rivages Élevé au vent du vent du large Un enfant l’aventure Bel inspiré d’inaccessible D’attirance à suivre le meilleur De leurre en leurre Pas question de questions Le terre à terre encendre l’éphémère des passions Urgence à la falaise À l’aube d’un torrent de chance Vivement le ciel en bleu Vient ce moment ultime Ce vertige de l’envol aux craintes abandonnées Planer d’illusions Emporté d’insouciance Complètement exposé à la chaleur intense Trop occupé à vivre l’exaltant de sa vie Confins du jamais vu Au soleil étranger Brûlante poussée de fièvre Imparable en sa chute Aujourd’hui enfermé Dans sa chambre d’asile Aux bras pour son bien attachés Poésicare n’est plus D’hier aux envies folles Son courage en médications a fondu Rêvée du haut des tours Au lieu de cette rencontre S’il avait su peut-être Il n’aurait pas venu En ce matin d’automne Je lui souhaiterais la chance De passer sur sa route Le pont de résilience Reprendre la ferveur De desseins animés Du bonheur par lueurs Renaître à s’émouvoir Encore s’émerveiller Se rappeler pourquoi il voulait s’envoler
17.
Au changeant des marées À jongler au bonheur Tant en mer agitée Qu’en reflets bout du monde Vagues introspections parties en quête de sens Opposant roses blanches à la nuit de l’humain Capable du plus beau du plus doux du plus tendre Coupable du plus froid du plus dur impensable Ruelles enchantées engluées de goudron Chaque horizon censé renaître De victoires en défaites À la course à la paix Pays d’amours filantes Continents ombragés Sachant que le vain brille Que sans cesse nous échappent La félicité le paisible Au présent non pressé Dans son refuge heureux La mer m’a tant donné depuis ma tendre enfance Lorsqu’ils se sont couchés Les soleils m’ont porté Aux chants de redouceurs Aux couleurs inspirantes Au calme à respirer Voguant l’immense Apaiser l’impatience Fondre le raisonnable À l’aube qui s’avance Cette aube en bienveillante Visant l’éternité Poésimaginée
18.
Poésimmuniser Rien pas un bobo Pas une marque Évitées les casseroles Limées les enfermantes clés Si mes jambes l’avaient molles Malgré la sombre guerre Et un poignet foulé Au fond du garde-robe Je me suis bien gardé D’aucune arme réplique À vomir sa colère Ses mots lançaient des pointes De lames acérées Ses yeux traçaient de haine La route du rejet De flammes induites en foudre De rage accumulée Elle m’a vu fondre l’âne Qu’avant elle j’ai été Élevé d’espoir au tendre Né du sein de ma mère Abandonner l’abri construit sur l’oeil de l’autre Quels antibiotiques bourrés à la routine En U allers-retours Auront su par le fond Me poésimmuniser Étranger au social Moi l’enfermé à vivre entre hiver et heureux Les pieds pendant au bout du quai de mes éclairs de lune Brin d’herbe à mâchouiller Pris d’un sourire en coin Rien pas un bobo Pas une marque Pas un soupir pour l’heure Évitées les casseroles Promises aux enfants de choeur J’ai su quitter l’école pour finalement apprendre À tenter le bonheur
19.
Sur un banc Deux amoureux S’embrassaient Sur un banc Deux amoureux S’embrassaient Sur un banc Deux amoureux S’embrassaient
20.
Poésinavouée Je me suis vu de nuit Couché à vos côtés Capable de respirer Votre présence aimante Un calme sans nuage Sans reproche ni attente Les corps magnifiquement qui s’ajustent De vagues et de fleurs odorantes Enivrées enivrantes Je vous ai vue encore De sourires affichés Capable de nous dire Le temps va s’adoucir De larmes illuminées Ni regret ni défaite Les corps changeant d’allure à porter Le doux dans l’étau à s’y prendre Les beaux jours à nous rendre Je n’ai rien dit bien sûr Craignant je ne sais quoi Gardant au fond de moi L’espoir de nos possibles L’un soulevé de l’autre Je n’ai rien dit bien sûr Craignant je ne sais quoi Gardant au fond de moi Les mots à s’y méprendre Le fer cousu au tendre Je vous ai emportée Souvenirs à mes côtés Sereine à me troubler D’ambiance marquante Le silence à reprendre Les années sans me pendre Finir par savoir s’en aller Comme la vie va prenante Débordé débordante Je nous ai essaimés la montagne est sacrée Pour ne pas trébucher se remettre à marcher Je me revois encore Vous laissant me quitter Sans que vous vous doutiez Du séisme provoqué Par votre seule absence Le vide m’a fracassé Le silence fut dit Simplement d’un regard Point de point sur le i Pas de train à la gare Poésinavouée Qui vous a vue partir Heureux de ne pas pleurer Tant d’amour à finir Je n’ai rien dit bien sûr Craignant je ne sais quoi Gardant au fond de moi L’espoir de nos possibles L’un soulevé de l’autre Je n’ai rien dit bien sûr Craignant je ne sais quoi Gardant au fond de moi Les mots de l’invisible Quand tout était possible
21.
Poésillimitée Certains nombres lettrés à régner Sûrs des clés du savoir En limites fermetures Monopoliseraient l’exquis Leur stress à s’en ronger les ongles Haut perché aux aguets Sujet de déceptions Jugerait condamnerait au rejet Harassante méchanceté Frêle noblesse envahissante Aux vestons empesés chapeautés de méfiance Aux misères ignorées Morne plaine désertée d’oxygène Certains nombres lettrés à régner Au paraître consternant proclamé de génie d’artères et de veines De regards aveuglés D’assurance ridiculisant le doute De cadres sans substance De résistance à l’ère Soumis à d’impulsives habitudes Certains nombres lettrés à régner S’égocentriseraient à s’étouffer de solitudes Certains autres heureusement sur les routes étrangères au malheur D’embruns humés à l’aube En journée sable chaud dunes et parfums des mers Crépuscule bienveillance Constellations coudées franches Certains autres libérés de la cartésienne enchaînante raison Compatissants passionnés Serviteurs de douceur Partageraient l’amitié S’ouvrant à la différence Poésillimitée À l’histoire parsemée Du plus beau et d’horreurs Par moment désespoir Par moment j’ai confiance Le battement des silences Les gardiens du frisson Les passeurs de légendes Les suivants qui s’avancent sans imiter les grands Le visage des paroles ensemble non voilées Les concerts de casseroles et les hérons chantés
22.
Il en faut des broyés D’un océan à l’autre Noyés d’envies de se démarquer Trompés d’égalité Mordus d’indifférence Nourris de pauvreté Plein les ondes la logorrhée Criante fraternité Qu’habille ou qu’habite le médiocre Les parures emmodées Le bon monde dû dit du meilleur Un jour vous serez grands Le béton les bouchons les bandeaux Les suçons les médailles les trophées les honneurs Monsanto en Bayer le bonheur Et du lourd plein les poches Les rouleaux compressions et leurs organisations Nucléaire ou bitumineux Le sale propre sans charbon Confiance mon garçon Face à la fausse d’orchestre Empourprée de velours Vis-à-vis du talon de fer À forer l’impensable Sous son feu pour éteindre l’anarchique rébellion Prudence ma fille Poésillisible Mouvements immuables D’ordre sucré cru salé établi Forgé d’absurdités Certains résistent d’autres plient En mode solutions On sait bien qu’il y a des réponses Pour les rois quelque nus qu’ils soient Où qu’ils soient Il n’en est pas question
23.
Poésinachevée Mon moral de papillon-cheval Malgré ce soleil plein la rosée qui brille Parfois vacille Ça tiendrait de la grippe venue en courant d’air D’une tempête de nuit d’insomnie aux bagarres dans ma tête Du dédale invincible des idées malmenées D’un oubli de la quête Va savoir Dvkjdfvlkjfhfh;hf;vh;fh Dkjvh;hd;hvnivi;flfv;lk; Akjhc;hv;ljhasjhjh;ljh;j Akjkjh;jfllkjlkvlvjv;jv;j Pourtant m’arrive sans prévenir De revoir sur le sable De mes pas effacés Les marées qu’additionne À ces soleils couchés La splendeur Poésinachevée Chaque autre nouveau matin éveillé m’offre la chance De poursuivre ou reprendre une route aux détours illuminés
24.
Poéshymne 01:46
Poéshymne Nostalgie non Artifices non Peur de la mort pour le moment et depuis longtemps non Ouverture oui Découvrir oui Caresses oui Tendresse oui Se reposer à l’ombre un après-midi chaud de grillons S’évader des demains sur le calendrier Respirer dégagé de l’appris raisonnable Les sentiers de l’instinct au hasard Privilégié que je suis Regarder m’éloigner m’endormir me battre me nourrir avancer bouleversé par la mer les grands ciels les couleurs les odeurs les sourires les ravins à franchir et toujours l’inconnu l’insavoir Chaque débarque à me dire chaque jour à oublier Chaque jour recommencer

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Cet album présente 24 textes du recueil Poésinutiles dits sur des ambiances musicales. Avec les voix de Edgar Bori, Michel Garneau, Willie LaTombe, Julia Bonnet, Éléonore Arnaud et Valéria Bonnet, et des musiques de Edgar Bori, Jean-François Groulx, Théo Berthonnet, Yannick Rieu et Cédric Dind-Lavoie.

credits

released March 31, 2023

Réalisation et direction artistique: Edgar Bori

Assistance à la direction artistique: Cathie Bonnet

Prise de son: Edgar Bori, Pierre Léger (1, 4, 6, 9, 15, 20, 24), Théo Berthonnet (2), Jean-François Groulx (7), Cédric Dind-Lavoie (11, 21), Yannick Rieu (20) Mixage : Louis Morneau (TrueSound mastering

Studios d’enregistrement : Borimobile, Studios des collaborateurs

Gravure : Louis Morneau (TrueSound mastering)

Graphisme : Stéphan Lorti (Haus Design)

Révision et correction : Diane Boucher

Coordination : Cathie Bonnet

Production : Productions de l’onde

Photos de couverture : Cathie Bonnet, Francis Bonnet, Pascale Ricou,
Dominic Desrochers, François Richer, François-José Brouillette

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Edgar Bori Montréal, Québec

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